La protection de l’environnement touche aujourd’hui tous les secteurs, dont celui des télécommunications. Comment les entreprises de ce domaine peuvent-elles poser des gestes qui ont un impact concret sur le bien-être de la planète? Nous nous entretenons avec Gilles Couturier, directeur — Environnement et conformité, Affaires environnementales et développement durable chez Québecor, qui nous éclaire sur la mise en œuvre d’initiatives vertes en entreprise.
Forum La Communauté (FLC) : Quelle est la mission de Québecor en matière de protection de l’environnement?
Gilles Couturier (GC) : Québecor s’est donné comme mission de faire vivre la meilleure expérience à ses clients tout en réduisant au minimum l’empreinte environnementale de ses activités.
FLC : Selon vous, pourquoi est-ce important que les entreprises et leurs employés s’impliquent dans la protection de l’environnement?
GC : Les entreprises ont une responsabilité envers leurs employés, leurs clients et la société en général d’utiliser les ressources de façon judicieuse. Pour cela, il faut penser nos projets en ayant une vue globale, et se poser certaines questions, comme : quel sera l’impact du projet? Pouvons-nous le concevoir différemment? Quels sont les axes à prioriser pour utiliser au mieux nos ressources?
L’implication de nos employés, quant à elle, est essentielle à la réussite des différentes initiatives. Nous avons tous un rôle à jouer dans le cadre de nos fonctions. De nos jours, la stratégie verte d’une entreprise n’est plus menée indépendamment par les affaires environnementales : elle implique l’expertise de l’ensemble du personnel. Par exemple, nos ingénieurs contribuent à réduire la consommation énergétique de notre réseau; nos acheteurs mettent à profit leur savoir-faire dans le choix des produits de l’entreprise; etc.
FLC : Pouvez-vous nous donner quelques exemples de projets mis en place par Québecor et des résultats obtenus à ce jour?
GC : Notre stratégie environnementale s’articule autour de programmes porteurs qui abordent les principaux impacts liés à nos activités. Le premier touche les émissions de gaz à effet de serre (GES). Québecor a l’intention d’électrifier 100 % de son parc de véhicules, ce qui lui permettra à terme de réduire ses émissions de GES de 50 % — l’équivalent de 85 000 vols aller simple entre Montréal et Toronto pour une personne!
Nous recyclons aussi les produits électroniques en fin de vie dans le cadre du programme On Recycle. Grâce à cette initiative, plus de 10 millions d’appareils électroniques désuets ont été récupérés depuis 2013.
De plus, Québecor est l’un des partenaires fondateurs de l’accréditation On tourne vert, pour laquelle se qualifient certaines de ses productions cinématographiques et visuelles. Sa filiale événementielle Gestev a lancé également Gestevert, une initiative visant à atteindre les normes du Bureau de normalisation du Québec en matière de gestion responsable d’événements.
FLC : Quels défis avez-vous dû relever pour mettre en place certaines de ces initiatives?
GC : Bien que nous souhaitions aborder tous nos impacts, il faut faire des choix et accorder la priorité aux projets qui ont les plus grandes répercussions. Nous devons donc garder une vision globale pour concentrer nos efforts sur les projets qui permettent de réduire le plus notre empreinte. Pour ce faire, il est important d’avoir une bonne compréhension de l’ensemble de nos activités et, surtout, de bonnes données sur nos impacts. Par exemple, Québecor calcule et divulgue ses émissions de gaz à effet de serre depuis 2012. Grâce à cet inventaire, nous sommes en mesure de comprendre nos sources d’émissions principales, de déterminer quels sont nos actifs énergivores et de concevoir des projets qui réduisent leur impact.
FLC : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer une initiative environnementale dans son entreprise?
GC : D’abord, ayez une bonne compréhension de votre entreprise pour mettre les efforts au bon endroit et pour saisir la réalité des équipes. Il faut choisir le bon moment pour mettre en place une initiative verte et s’assurer que tous voient sa valeur ajoutée. L’objectif n’est pas de nuire à un projet, au contraire; il consiste à travailler avec les équipes pour bonifier le projet en y ajoutant une dimension environnementale à laquelle on n’aurait pas nécessairement pensé en premier lieu.
Ensuite, adaptez votre discours. Lorsqu’on est passionné par un sujet, on oublie parfois que les personnes avec qui on collabore n’ont pas nécessairement la même expertise ou le même intérêt que nous! Il est donc important de présenter un projet d’une manière qui répond aux attentes de l’auditoire. Cela dit, soyez passionné. Une initiative sera toujours mieux menée par quelqu’un qui croit réellement en sa valeur et en sa pertinence.
Enfin, soyez patient. Il faut parfois attendre le bon moment, ou y aller par étapes, pour mettre en œuvre un projet, tout en gardant des objectifs ambitieux.
FLC : Quels gestes verts chacun d’entre nous peut-il poser par rapport à l’utilisation des appareils électroniques?
GC : À titre individuel, nous pouvons faire plusieurs choses pour utiliser nos produits électroniques de façon responsable. L’idée générale consiste à augmenter la durée de vie de nos appareils. On peut donc bien les protéger (à l’aide de coques résistantes et de films protecteurs, par exemple), les éteindre lorsqu’on ne les utilise pas pour préserver la pile et les réparer lorsqu’ils sont défectueux. Quand un appareil arrive en fin de vie utile, mieux vaut le déposer à un point de collecte pour qu’il soit recyclé. Apprivoiser la domotique (appareils connectés pour la maison) permet également d’utiliser l’énergie de façon plus responsable.
Collectivement, toutes les actions que nous posons s’additionnent pour contribuer à l’avenir des générations futures. Agissons ensemble, un geste à la fois!