Dans le monde de la cryptomonnaie, les derniers mois ont été marqués par une actualité des plus frénétiques et des fluctuations assez intenses. En cause, la traversée d’une bulle spéculative qui n’en finit plus mais peut-être également la crainte d’une régulation par les gouvernements. C’est en partie pour ces raisons que la valeur du bitcoin (BTC) a chuté de façon spectaculaire – par exemple, entre le 17 décembre et février dernier, elle est passée de 25k$CA à un peu plus de 10k$CA.
Au-delà des défis techniques que ces monnaies acéphales mettent sur la table, ces fluctuations en termes de parité de change ont probablement joué un rôle plus que déterminant sur la recrudescence des tentatives de piratage, de vols de portefeuilles virtuels et de données personnelles et autres actions frauduleuses. Si l’on s’en tient aux prévisions de certains professionnels du milieu, la liste des gros coups devrait s'alourdir. Ce début d’année a notamment été marqué par le vol record de 60 millions de dollars en bitcoin chez Nicehash , l’agression de ce couple britannique pour son portefeuille virtuel, ou encore Coincheck qui aurait subit un vol encore plus sévère que celui qu’avait subit Mt. Gox en 2014. Avec un BTC qui pourrait remonter et atteindre 60K$ dans l’année, la question de la sécurité vis-à-vis d’un tel investissement représente forcément une problématique bien pesante, si bien que les activités de minage pourraient elles aussi en pâtir. Cependant, avec un minimum de bon sens et de précaution, les dangers peuvent être minimes.
Le minage c’est quoi ?
À l'instar de la monnaie fiduciaire qui traîne dans nos poches grâce à une banque centrale émettant pièces et billets, les cryptomonnaies se présentent quant à elles sous un aspect immatériel. Elles transitent à travers le réseau, sécurisées par des suites de chiffres et de lettres, appelées hash. Pour créer ces devises virtuelles, en assurer leur sécurité et leur bon fonctionnement, des ordinateurs sont mis à disposition du processus de minage via des logiciels permettant de se connecter à un Pool et donc d’exploiter la puissance de plusieurs machines à la fois. Les processeurs calculent sans relâche 24/7 pour s’assurer de la pérennité de la monnaie. Les transactions (les blocs) sont alors correctement retranscrites et enregistrées sur la « chaîne de bloc », un registre ouvert à tous qui renferme toutes les transactions... Et un vrai cauchemar pour les institutions financières et les gouvernements.
La contribution des mineurs, c’est-à-dire la puissance de calcul que leurs machines offrent au réseau, est récompensée en cryptomonnaie. Ces bénéfices viennent s’ajouter jour après jour à la masse déjà en circulation. Cette activité est très rarement effectuée en solo car elle est très coûteuse en énergie et peu rentable. Ce sont plutôt des coopératives (pool) ou des fermes qui s’en chargent. L’union fait la force, et dans ce cas précis, elle multiplie la puissance et le Hashrate, autrement dit la rapidité de calcul et donc...plus de calculs = plus de blocs retranscrits = plus de profit. ¯\_(ツ)_/¯
Le hacking n’épargne pas le mining
Bien évidemment, cette activité présente des failles et des opportunités d’agir à l’encontre de n'importe quel individu honnête dont l’ordinateur est connecté. En effet, il est de plus en plus fréquent de voir le CPU (processeur) d’un ordinateur “pris en otage” dans le seul le but de miner à l’insu de l’internaute, à l’aide de Coinhive par exemple. Ce script simple comme bonjour mine du Monero (une des multiples cryptomonnaies) ni vu ni connu.
Si votre machine lague x 1000 et que votre facture d'électricité est anormalement élevée, il se peut que vous soyez en train de créer de la cryptomonnaie sans le savoir -et malheureusement, vous ne verrez pas la couleur d’un seul fragment des BTC que votre ordinateur est en train de générer.
En 2018, selon les prédictions d’une poignée d’experts, cette tendance à “emprunter” des CPUs devrait être revue à la hausse. On pourrait même, après Youtube, The Pirate Bay et une multitude de sites gouvernementaux, voir s’élargir l’éventail de vitrines et plateformes utilisées pour agir.
Enfin, à l’heure actuelle aucun navigateur n’offre de protection contre ce genre de pratique, mais il existe cependant des solutions telles que l'extension No Script pour Chrome, Firefox et Opera, ou encore ces bons vieux bloqueurs de pub que sont 1Blocker, uBlock Origin et Adblock Plus. Avec ça aucun stress: il y a très peu de chance que l’on puisse s’enrichir sur votre dos.
Petit lexique utile via bitcoin.org :
Hash :
L'un des maillons essentiels à la sécurité du BTC repose sur la fonction de hashage SHA 256. Il s'agit d'une fonction mathématique qui, à partir d'une somme d'informations (mots, chiffres, caractères ... ), détermine une empreinte unique Cette empreinte est appelée hash.
Chaîne de bloc :
La chaîne de blocs est un journal public de toutes les transactions classées par ordre chronologique. Elle est partagée entre tous les utilisateurs du réseau Bitcoin. Elle est utilisée pour vérifier la permanence des transactions Bitcoin et empêcher la double dépense.
Bloc :
Un bloc est un enregistrement dans la chaîne de blocs qui contient et confirme plusieurs transactions en attente. Toutes les 10 minutes, en moyenne, un nouveau bloc contenant des transactions est ajouté à la chaîne de blocs par le minage.
Mis à jour 10-01-2024
Version 6.0BenoitPalop
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