Dans le milieu des technologies et des médias, le poisson d’avril a connu son âge d’or au début des années 2000. Tous voulaient nous attirer dans leurs filets au moyen de canulars plus loufoques les uns que les autres. Après une brève rétrospective des meilleurs coups pendables, faisons le point sur le poisson d’avril à l’ère de la désinformation.
Le premier grand canular médiatique : l’arbre à spaghettis
La chaîne de télévision britannique BBC a diffusé en 1957 un faux reportage sur la récolte de spaghettis poussant dans des arbres en Suisse. Le thon journalistique sérieux et la narration appuyée ressemblaient à s’y méprendre à ceux d’un véritable reportage, mais de nombreux téléspectateurs ont quand même senti qu’il y avait anguille sous roche. À ceux qui écrivaient à la BBC pour savoir comment faire pousser un tel arbre, la chaîne répondait : « Placez un morceau de spaghetti dans de la sauce tomate et soyez optimistes. » Audacieux! Malgré cette plaisanterie à l’humour pince-sans-rire, la BBC ne s’est pas retrouvée dans l’eau chaude. Il faut dire que l’époque était bien différente.
Les farces du monde technologique
Les plus geeks d’entre nous se rappelleront les beaux jours du poisson d’avril, alors que les grandes entreprises technos laissaient aller leur créativité au grand bonheur de leurs adeptes.
Google a mené la barque des farceurs pendant plusieurs années en proposant des canulars qui demandent beaucoup de travail. Pensons à Google Translate pour animaux, annoncé en 2011. Cette fausse application devait permettre de traduire le langage animal en mots pour communiquer avec une variété d’espèces! L’entreprise a aussi produit à différentes occasions des cartes Google Maps spéciales en 8-bit mimant le visuel de Nintendo ou celui de Pac-Man. Une carte affichant des Pokémon à capturer a aussi vu le jour en 2014. Pas si farfelue, cette idée, quand on connaît le succès de Pokémon GO, lancé deux ans plus tard! De toute évidence, le géant du Web mettait la bar haut.
Les 1er avril 2009, YouTube s’est jointe à la partie en lançant une interface renversée. Pour visionner les vidéos, la plateforme conseillait de positionner son écran à l’envers, de se pencher la tête ou… d’émigrer en Australie. Bien joué!
Le défunt magasin en ligne Think Geek a aussi essayé d’appâter des clients en proposant de faux produits le jour du poisson d’avril. Elle a méné de fausses campagnes sur son site Web, annonçant une cravate tactique, un logiciel d’apprentissage du klingon, une machine à barbe et même une roche Bluetooth comme animal de compagnie! Pour le consommateur, toutefois, ces gags ont toujours fini en queue de poisson, faute de pouvoir commander ces produits inusités.
Déclin de la tradition
Il ne faut pas se leurrer : l’essor des fausses nouvelles dans les dernières années a sonné le glas des plaisanteries du 1er avril. À une époque où l’on mène une chaude lutte contre la désinformation, ces facéties printanières ont perdu de leur lustre. Des journalistes qui couvrent la désinformation expriment un malaise face à cette journée, étant donné que les fausses nouvelles peuplent désormais notre quotidien. Surtout qu’elles se propagent à la vitesse turbot grâce aux réseaux sociaux!
Pour éviter de contribuer au climat de méfiance ou de se faire serrer les ouïes par un public fatigué des tromperies, la plupart des grands médias ont abandonné la pratique. Certains profitent de cette journée pour rappeler l’importance d’exercer un esprit critique.
À votre avis, la tradition du poisson d’avril est-elle encore pertinente? Vous ennuyez-vous des plaisanteries des grandes sociétés technologiques? Si c’est le cas, vous aurez beaucoup de plaisir à tenter de repérer toutes les références aux poissons cachées dans le présent article. Connectez-vous à votre compte La Communauté pour inscrire vos trouvailles en commentaire. Bonne pêche!
Mis à jour 05-22-2024
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